Article du Vaillant petit économiste.
Il y a en France 70 millions de cartes bancaires en circulation.
Près de 2/3 de ces cartes sont distribuées par la société américaine Visa. C’est une situation de quasi monopole.
Or, le directeur général de Visa Al Kelly vient d’annoncer : « Notre objectif est de supprimer le cash »
Le responsable mondial des produits, Jack Forestell a annoncé qu’ils entendaient interdire les paiements en liquide à leur commerçants.
À moins que nous ne les arrêtions, ils lancent officiellement « le grand voyage vers la fin du cash ».
Voici le plan annoncé par le Wall Street journal :
« Visa.Inc a une nouvelle offre pour les petites entreprises, restaurants et magasins. Nous leur offrirons jusqu’à 10 000$ de rabais pour qu’ils s’équipent avec nos nouvelles technologies de paiements. En échange nous leur demanderons de refuser les paiements en espèces. »
M. Forestell ajoute : « Pour nous, ce n’est réellement qu’une première salve ».
Cela arrive aujourd’hui aux États-Unis… Et demain en France.
Mais que vient faire une société privée là-dedans me direz-vous ?
Leur profits font la loi
Lorsque vous payez par carte, les sociétés comme Visa prélèvent 2% du montant de la transaction. Pour les achats courants, plus d’un paiement sur deux se fait encore en argent liquide… Dans des pays comme l’Allemagne ou l’Autriche très attachés à l’argent liquide, il y a plus d’Euros échangés en liquide que par carte : imaginez la manne de la fin de l’argent liquide pour une société comme Visa.
Vos pièces et vos billet ont « cours légal » personne n’a le droit de les refuser. L’argent est affaire d’État, c’est à l’État et au peuple de décider de la forme de leur monnaie et certainement pas à une société privée qui augmentera considérablement ses profits grâce à la fin de l’argent liquide.
Le complice parfait pour le hold-up du siècle
Cette annonce du directeur général de Visa suit de quelques mois la publication d’un article de recherche par le Fonds Monétaire International (l’organisme qui fait la loi dans votre pays si vous faites faillite) : « The Macroeconomics of De-Cashing »
Et voilà ce que vous pouvez lire dans ce rapport :
Il semble préférable que la fin des paiements en liquide viennent du secteur privé et non du secteur public. D’un côté, il s’agit simplement de vendre plus facilement un café alors que de l’autre, il s’agit d’un choix politique contestable avec des arguments valides.
Parmi les « arguments valides » contre la fin de l’argent liquide, l’article souligne le risque de panne ou attaque informatique et de cyber guerre.
L’article insiste d’ailleurs : Dans tous les cas, la tentation d’imposer par décret la fin de l’argent liquide est à proscrire tant la population y est attachée.
On ne saurait être plus clair : l’État ne peut pas supprimer lui-même l’argent liquide, il faut que cela passe par le secteur privé.
Peu importe les risques gigantesques.
Peu importe que la population soit contre tant qu’on ne le crie pas sur les toits.
C’est pourquoi la direction de Visa peut maintenant annoncer son « grand voyage vers la fin du cash ». Il savent qu’ils ont la bénédiction des États.
Mais pas la mienne, ni la vôtre !
Les entreprises font la loi désormais (même plus besoin de lobbying)
Il y a là une transgression énorme : la monnaie européenne a « cours légal », c’est-à-dire que légalement, un marchand n’a pas le droit de refuser un paiement en Euros, qu’il soit par carte ou en liquide.
En acceptant que Visa interdise à ses commerçant d’accepter les paiements en liquide, l’État accepte que la « loi » de Visa passe avant la sienne. Il détruit de facto le fondement même de sa monnaie : celui d’être accepté partout sur son territoire.
L’État victime consentante… et intéressée
Bien sûr, l’abandon de souveraineté de l’État n’est pas gratuit.
Selon l’économiste Henri Bourguignat , professeur à l’université Montesquieu de Bordeaux, la fin de l’argent liquide permettra également aux pouvoir publics de taxer l’épargne sans échappatoire possible.
C’est le dernier impôt qui n’avait pas encore été inventé : vous payez pour avoir le droit d’économiser de l’argent.
Déjà en Suède et au Danemark
Le processus d’interdiction de l’argent liquide est déjà avancé en Suède et au Danemark où l’on voit fleurir des petits panneaux : « La maison n’accepte plus les paiements en espèce ».
La fin de l’argent liquide approche à grands pas et sans aucune précaution.
C’est une véritable guerre qui est menée contre l’argent liquide avec d’un côté les appétits à court terme des politiques et des grands hommes d’affaires : Bill Gates, Mario Draghi, Christine Lagarde, William White (OCDE), Blythe Masters (ex-JP Morgan) ont préparé la fin de l’argent liquide au dernier Forum Économique Mondial de Davos.
Et de l’autre côté la vision prudente et de long terme des populations.
L’État faillit à sa tâche et c’est à nous de nous élever contre cette folie. Personne ne le fera à votre place.
Signez ci-dessous notre pétition pour dire Non à l’interdiction des paiements en liquide par une entreprise privé.
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